Mieux comprendre comment nos quartiers façonnent notre santé

C’est la question au cœur de CentrÉS, une étude menée à Sherbrooke par Martine Shareck, chercheuse à l’Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux, et professeure à l’Université de Sherbrooke. 

Son équipe et elle s’intéressent à un sujet rarement exploré en région : l’influence de l’environnement urbain sur la santé et le bien-être des adolescents et adolescentes ainsi que des jeunes adultes. Une dimension essentielle, surtout dans le contexte de la revitalisation du centre-ville de Sherbrooke, amorcée ces dernières années. 

Quand la ville devient un déterminant de santé 

Depuis 2020, plus de 1 900 adolescents et adolescentes ainsi que de jeunes adultes, âgés de 16 à 30 ans, ont participé à l’étude. Ils ont répondu à trois questionnaires détaillés sur leur santé et leur vie de quartier à Sherbrooke : leurs perceptions de leur quartier, leurs liens sociaux, leur santé et leur bien-être.

Les personnes habitant le centre-ville ont aussi pris part à des parcours commentés, marchant avec l’équipe de recherche dans les rues qu’elles fréquentent au quotidien. Ensemble, elles ont observé, discuté, analysé et les questions suivantes ont émergé :

• Qu’est-ce qui rend le quartier agréable à vivre?
• Qu’est-ce qui peut miner le sentiment de bien-être?  

Les thèmes abordés concernent autant la sécurité, le logement, le transport que les espaces verts et le sentiment d’appartenance. Des dimensions concrètes du quotidien qui, mises ensemble, composent un véritable portrait de santé urbaine.

Le centre-ville de Sherbrooke.

Ce que révèlent les premiers résultats 

Les participants et participantes décrivent le centre-ville comme un quartier dynamique, où il fait bon vivre, mais où certains défis persistent. 

La qualité des espaces verts, la proximité des services et la convivialité des lieux publics ressortent comme des atouts majeurs. 

À l’inverse, le bruit, la pression sur le logement et les inégalités entre quartiers soulèvent des préoccupations. 

« Des besoins clairs sont ressortis : plus de logements abordables, plus d’espaces publics pour se rassembler, et moins de bruit et de stress urbain. Ces éléments influencent le bien-être des jeunes. » -  Martine Shareck, la chercheuse principale de l’étude

Des données qui inspirent l’action 

L’étude CentrÉS va au-delà du portrait qu’elle dresse : elle alimente la réflexion collective. Les résultats servent à soutenir les décisions locales en matière d’aménagement et de santé publique, en collaboration avec des partenaires importants comme la Ville de Sherbrooke et l’organisme communautaire Le Tremplin 16-30. 

Et la suite? 

La prochaine phase du projet consiste à poursuivre le suivi des participants et participantes, afin de voir comment leurs perceptions et leur santé évoluent au fil du temps. 

« En comprenant mieux ce qui favorise le bien-être, on souhaite que notre étude influence les villes dans leur transformation pour devenir plus inclusives, plus saines et plus équitables.  » - Martine Shareck

Témoignages recueillis des participants et participantes 

Je trouve très intéressant de pouvoir prendre part à ce genre d'étude, surtout que j'ai une certaine appartenance à mon quartier! C’est en identifiant les divers lieux de mes principales activités que je me rends compte à quel point mon univers tourne beaucoup autour de mon quartier (l'Est) et du centre-ville. C'est un grand avantage de pouvoir être près de mes magasins et activités de mon quartier. Mon objectif est de rester dans le même quartier lorsque je m'achèterai une maison, car j'aime la proximité des divers usages. Je trouve que cette appartenance à un quartier est importante pour ensuite favoriser l'implication et l'engagement.  

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En contexte de changements, c'est à mon avis très important de mesurer le pouls des citoyens et citoyennes quant aux enjeux touchant leur qualité de vie et leur milieu de vie. Je crois que les arbres, les parcs, les terrains verts vagues présents près des gens sont des éléments naturels urbains importants dans le sentiment d’appartenance d'une personne à son quartier.